À Villeret (Aube) Classés en 1894, les vitraux de l’église Saint-Ferréol avaient été déposés en 1939 dans le sous-sol de la cathédrale de Troyes. Seule l’analyse panneau par panneau a permis de restituer la composition des six baies du choeur et du transept. En piètre état, les verrières ont été restaurées mais elles présentaient de larges manques… « Le cycle de la Création du monde, par exemple, était lacunaire, on a décidé de faire un accompagnement de création : pour éviter le pastiche, pour mettre en valeur l’œuvre du XVIe et pour tamiser la lumière. Nous avons cherché à redonner la même vibration colorée que les panneaux anciens afin de respecter l’unité architecturale », relate l’artiste et restauratrice Flavie Serrière Vincent-Petit. Des corolles aux pollens Dans une grande baie vide, a pris place un arbre de Jessé contemporain : « Ma ressource, c’est le vitrail ancien. Je me suis inspirée des arbres de Jessé du XVIe siècle qui présentent les rois sur des sièges en forme de grosses fleurs. Dans ma création, il ne reste de ces fleurs que les pollens avec leur symbolique de vie et de fécondation. Cela renvoie au thème de la filiation, comme l’arbre de Jessé », explique l’artiste avant de confier : « J’aime créer des vitraux qui puissent parler à tous avec plusieurs niveaux de lecture parce que, dans la restauration d’une église, le financement est public mais l’affectataire est chrétien. » Flavie Serrière Vincent-Petit évoque un autre niveau de lecture : « Au XVIe, la grisaille est importante pour ses jeux de transparence et d’opalescence indiquant que la lumière est faite pour être vue. J’ai repris cette idée avec le thème du pollen peint en jaune d’argent. Le pollen filtre la lumière. » Là encore, elle voit son œuvre comme « un hommage au vitrail champenois du XVIe siècle. » Arbre de Jessé, création contemporaine (2011), église Saint-Ferréol, Villeret (Aube) © Flavie Vincent-Petit |