Construit à l’emplacement de l’ancien hôtel-Dieu fondé par Henri Ier Le Libéral, comte de Champagne, l’Hôtel-Dieu-le-Comte est un des rares édifices troyens de grande taille datant du XVIIIe siècle.
L’hôtel-Dieu de Troyes est fondé par une donation, en 1157, d’Henri Ier Le Libéral, comte de Champagne. Il est destiné à recevoir les pauvres, les malades, les femmes en couche, les enfants trouvés, les incurables, les blessés et prisonniers de guerre.
Totalement reconstruit entre 1729 et 1764, il présente alors un plan en « U », entre cour et jardin. Un escalier d’honneur mène à l’entrée principale, qui est encore magnifiée en 1776 par l’ajout d’une grille en fer forgé partiellement dorée, réalisée par le serrurier parisien Pierre Delphin. Plus qu’un hôtel-Dieu, c’est un édifice de prestige qui est ainsi rebâti à proximité immédiate de la ville marchande et du quartier cathédral.
Le bâtiment répond aux besoins nouveaux de salubrité et d’ensoleillement : larges fenêtres, espaces de circulation aisés, grands volumes de pièces qui permettent une meilleure prise en charge des malades.
Situé entre la cour d’honneur et un jardin qui bénéficie d’une déclivité de terrain et se trouve ainsi suspendu au-dessus du bassin de la Préfecture, l’hôtel-Dieu impressionne par la sobriété de ses lignes, la blancheur de sa pierre et l’élégance de sa silhouette, majestueuse sans être imposante.
À l’intérieur, les salles sont magnifiques : larges, hautes de plafond, elles sont baignées de lumière. La circulation y est aisée, les niveaux sont tous desservis par un escalier central à rampe en métal et en bois, probablement d’origine. Deux espaces sont aménagés sous une charpente monumentale, en chêne, parfaitement saine, qui impose une sensation de quiétude, propice à l’étude ou à la contemplation.
Outre l’Apothicairerie, restée en place depuis le XVIIIe siècle et qui présente une collection rare de pots en faïence et de boîtes en bois, quelques beaux ensembles décoratifs sont conservés : au-dessus de l’Apothicairerie, une salle présente encore des boiseries et une cheminée datant du XVIIIe siècle.
La chapelle a été entièrement re-décorée à partir de 1864-66 : peintures murales, boiseries, mobilier du sanctuaire, petits ornements (luminaires) et même le vitrail du chœur (réalisé par l’atelier Erdmann et Kremer), sont parfaitement conservés. Le cycle de vitraux de la nef a quant à lui malheureusement disparu au cours de la Seconde Guerre mondiale.
- le campus des comtes de Champagne (antenne de l’Université de Reims Champagne-Ardenne) ;
- des salles d’exposition temporaires,
- la Cité du Vitrail et l’Apothicairerie.